Christopher Chedeau, React Native et son succès chez Meta

podacst christopher chedeau

Christopher Chedeau est le cocréateur de React Native. Développeur français à San Francisco, son parcours est inspirant, mais tout n’était pas gagné d’avance…

Quel pouvait être le rêve de Christopher quand il était enfant, avant de réussir une brillante carrière dans une entreprise mondialement connue : Meta (anciennement Facebook) ?

Et bien son papa (ingénieur en informatique) adorait son métier et rapportait énormément de matériel informatique à la maison.

De grandes tours, des grands écrans, des lecteur Zip, etc…

Une vraie salle de jeux pour Christopher, qui avec l’aide de son père à pu faire très tôt (à l’âge de 8 ans) ses premiers pas en HTML, puis PHP par la suite.

Avec cette satisfaction qui ne le quittera plus par la suite : voir rapidement les résultats de notre pensée s’afficher à l’écran sous forme de pixels…

Voir le podcast en Vidéo :

Epita, grosse frayeur

Christopher savait qu’il voulait travailler dans l’informatique, d’ailleurs il avait la possibilité d’en faire son métier avant d’entrer à Epita.

Mais il veut aller plus loin et cherche une école dédiée à l’informatique, sans les concepts de physique, mathématiques, etc…

L’école est privée et ses parents ont pu se porter garant pour financer le prêt nécessaire à la réalisation de son rêve.

Malheureusement, pour le deuxième année la situation financière a évoluée et Christopher à du faire un choix : 

  • Arrêter ses études
  • Trouver un plan B pour le financement
argent pour financer ses études

Il s’est alors tout naturellement tourné vers le code en travaillant soir et week end en développant pour une société qui crée des addons au célèbre jeux World Of Warcraft, en plein boom à cet époque.

Beaucoup plus intense pour Christopher, il se met alors à coder le jour, le soir et les weekend…

Mais comment à-t-il pu trouver un tel job pour financer ses études ?

Et bien à l’âge de 16, il jouait déjà à World Of Warcraft, s’était créé un réseau mais surtout…

il a su identifier des problèmes auxquels il pouvait apporter une solution par le code…

C’est alors qu’il se mis en relation avec une personne célèbre dans le monde “WoW” : Hubert Thieblot en lui proposant de créer une base de données des addons World Of Warcraft.

Un succès retentissant par la suite avec la création d’une société : Curse qui permis à Christopher de financer ses études chez Epita.

Et le mieux, vous savez quoi ?

Il a pu participer également au développement d’un jeux vidéo pendant ses heures d’apprentissage chez Epita !

Fort d’une équipe de 4 personnes, ils ont réalisé un clone du célèbre jeux vidéo Warcraft 3 : 

Petit moment de nostalgie, les voix françaises sont top 😉

Si vous êtes curieux, vous pouvez retrouver ici le rapport de Projet réalisé en 2008

L’envol vers Google, les états-unis… pas tout à fait

Et oui, Christopher se voyait déjà travailler chez Google lorsqu’il a su que c’était possible de rejoindre les états-unis pour terminer son cursus scolaire.

Malheureusement, pour réussir du premier coup aux examens d’entrée de Google, il faut soit être un extra terrestre, soit “bâchoter”.

Ce fut donc un échec, c’est -à -dire un apprentissage pour Christopher.

En stage à San Francisco dans la société Curse, il déside de mettre toutes les chances de son côté pour son stage de fin d’étude.

Pour cela il a lu plusieurs livres sur les examens des société de la “Big Tech”, notamment l’ouvrage “Cracking the coding interview” réalisé par un ancien salarié de Google.

Pour s’entraîner pendant un week end, il coda un projet “pour le fun” consistant à écrire des macro C++ pour : 

“écrire du code qui ressemble comme javascript, qui s’exécute comme javascript, mais c’est du C++”

Il posta ensuite le projet sur le site Hacker News, l’engouement fut tel qu’il remonta comme premiers éléments de la page d’accueil du site…

hacker news
Morph C++ Into Javascript

… et fut remarqué par un membre de Facebook qui travaillait à l’optimisation du moteur PHP interne de Facebook.

Rien que ça !

Et là, la préparation aux examens après l’echec pour entrer chez Google à porter ses fruits..

C’est alors que Christopher passe les entretiens chez Facebook (voyage payés par Facebook pour les derniers entretiens sur site) et est brillamment reçu.

Nous sommes en 2011, Christopher commencera officiellement en Février 2012.

Le rêve américain est là, réel et palpable.

Les débuts de React : la rencontre

3 mois après être entrée chez Facebook en 2012, Christopher fait une rencontre décisive avec Jordan Walke qui lui a littéralement “vendu” React lors d’un meeting.

jordan walke

La première question que Jordan à posée a été : 

“C’est quoi la chose la plus difficile dans le frontend aujourd’hui ?” (sous entendu web)

Réponse : les mises à jour.

L’idée de Jordan était de pouvoir mettre à jour la partie client (frontend) suite aux intéractions de l’utilisateur sans avoir à communiquer avec le serveur, c’est à dire sans rechargement de la page.

C’est un changement de paradigme pour l’époque, face au fonctionnement “standard’ d’échange client / serveur via le protocol http

Première réaction de Christopher : si ça marche, c’est génial et il a raison. Car ce mécanisme va résoudre énormément de problème frontend.

En revanche, ça ne va jamais être assez rapide … !

Deux semaines plus tard, démangé par la curiosité, il se dit : bon, je vais l’essayer !

Quoi de mieux qu’un précédent projet autour de world of warcraft pour mettre à l’épreuve cette nouvelle technologie naissante.

Christopher a travaillé précédemment sur un moteur de recherche optimisé pour mettre rapidement les joueurs de WOW en relation (les guildes qui cherchent des joueurs et inversement).

Ce projet lui a pris 3 mois

Et là, stupéfaction : en React non seulement ça fonctionne, mais ça fonctionne plutôt bien ! 

En 2 heures d’implémentation…

Pas aussi bien en termes d’optimisation, mais largement acceptable.

C’est à cet instant que Christopher passa du côté obscur de la force 😉

En tant que premier fanboy officiel de React, il s’est fixé comme objectif de convertir toute la planète à React sur les 5 prochaines années 🙂

Les prémisses de React Native chez Facebook

A la base, Jordan Walke n’est pas un développeur web, il travaille sur le langage fonctionnel OCaml mais il a à coeur de résoudre les problèmes au sens large.

C’est pourquoi il a pensé React comme une technologie utilisable également en dehors du navigateur web (à terme).

En 2012, Mark Zuckerberg prend en virage dans l’orientation de facebook avec l’approche “Mobile First”.

Oui mais…

Tout Facebook c’est développé autour du web, et pas du mobile. 

D’autant plus que l’entrée en bourse de Facebook n’a pas eu le succès escompté, n’ayant aucun moyen de monétisation sur Mobile à une époque où le trafic s’oriente fortement vers les iPhones d’Apple…

Il faut transiter vers iPhone et Android, sinon Facebook va mourir.

Problème, à l’époque l’écosystème des outils de développement mobile sont inadaptés à des développements larges, réalisés par plusieurs équipes de développeurs.

La question est posée : Comment Facebook va s’adapter au smartphone et survivre.

Encore une fois Jordan va mettre les talents sur le devant de la scène, Christopher embarque dans le Hackathon de sa vie.

Le hackathon qui a sauvé Facebook

Objectif de Jordan : faire tourner React sur iOS, rien que ça.

Et cela pendant un summer Hackathon interne de 3 jours.

Facebook hackaton 2015 react native

Une équipe de choc s’est formée : 

  • Jordan Walke
  • Christopher Chedeau
  • Ashwin Bharambe
  • Lin He

Cerise sur le gâteau, à lissue de Hackathon, les 5 meilleurs pouvaient présenter leur “hack” à Marck Zukerberg…

Devinez qui a été sélectionné ? 😉

Démo fut faites devant le création de Facebook en personne et c’est là que tout s’accélère pour Christopher.

Dans les semaines qui ont suivi, les meetings se sont enchaînés avec les responsables chez Facebook, les démonstrations et plus encore…

A l’époque, Christopher travaillait en interne sur une application photo, avez déjà beaucoup de nouveautés : 

  • un nouveau pays
  • un mariage récent
  • une nouvelle vie dans un grand groupe américain

Et là, partir sur un projet avant gardiste directe après le hackathon, hors du développement web “pure”…

Christopher a pris du recul pendant 3 mois pour analyser la situation, pendant que Ashwin et Lin sautaient à pied joint dans l’implémentation de l’application photo, en React Native.

Malheureusement le socle technique n’était pas encore assez solide et ils ont dû repasser sur un développement “Natif” pour livrer l’application en temps et en heure.

En revanche, les besoins qu’ils ont eu pendant l’implémentation sur cette nouvelle technologie leur a demandé une implication dans le projet pour les briques manquantes

Et par la force des choses, leur tentative a permis de “sécuriser” la première phase de React Native, avec un résultat assez bluffant : 

Il n’était pas possible de distinguer une application native d’une application React Native, en terme de performance.

Bluffant, surtout après quelques mois de développement seulement…

C’est ce qui manquait à Christopher pour faire le grand saut 😉


1 an après, React Native devenait open source !

github de Christopher Chedeau

A titre d’exemple, deux applications phare de Meta aujourd’hui sont développées en React Native : 

La deuxième est une grosse partie du chiffre d’affaires de Facebook…

Autre application également : Crisis Manager qui permet de faciliter la gestion de proche pendant une crise, comme par exemple un tremblement de terre.

Méthode de travail chez Meta : Comment avoir le plus d’impact ?

Quand j’ai demandé à christopher si il passait sa journée à coder ou bien en réunions, il m’a répondu : 

ça dépend.

Meta est un grand groupe, où l’innovation est au coeur du processus de travail, et la question que se pose Christopher pour organiser ses journées est : 

“comment avoir le plus d’impact.”

avoir de l'impact chez meta

Pourquoi ?

Car il va être le premier promoteur interne des projets sur lesquels il travaille, il va donc balancer entre réflexion, recherche de sponsors,  conception, implémentation mais aussi promotion de ses projets.

Résultat : son quotidien est celui d’un développeur entrepreneur au sein d’une des plus prestigieuses sociétés mondiales.

Oui, il y a pire comme quotidien 😉

L’évolution de Christopher ne s’arrête pas là, puisqu’il a également été manager pendant 4 ans, et travaillé notamment sur l’évaluation des employés.

Comment sont évalués les salariés chez Meta ?

Les évaluations sont réalisées en fonction d’un niveau, par exemple niveau 1, 2… jusqu’à 10.

Le salaire est finalement complètement algorithmique et dépend de la note obtenu au bout de 6 mois (réévaluée tous les 6 mois)

Tous les managers d’environ 200 personnes vont se réunir et évaluer les niveaux entre les personnes en fonction des personnes évaluées.

Une pyramide est alors définie, ainsi ceux qui ont le plus d’impact dans le groupe seront mieux récompensés.

Ainsi, les augmentations vont être harmonisées en fonction des niveaux, évaluées eux même sur un large panel de personnes dans un groupe.

Bien sûr, aucun système n’est parfait, la dynamique engendrée est intéressante et permet d’afficher une évaluation la plus équitable possible.

Le conseil de Christopher (un peu plus en fait)

Le métier de développeur est une chance car c’est un des rares où l’on peut bénéficier d’un salaire important, sans diplôme.

A condition bien sûr de disposer des bonnes compétences.

Il regrette qu’en France il existe dans les grandes entreprises de développement une classification des salaires par grille, en fonction du diplôme.

le conseil de christopher

Pour aller au delà de ces limitations, parfois franco – française, Christopher nous partage le conseil suivant : 

“Codez” !

“Si vous avez des choses qui vous embêtent dans la vie, vous pouvez utiliser le code pour résoudre ces problèmes.

La meilleure façon de coder, d’apprendre à coder, c’est de résoudre des problèmes que vous avez.

Coder pour code ça ne sert à rien, coder c’est pour en faire quelque chose”.

Par exemple pour Christopher, une des premières raisons de coder dans le domaine des jeux vidéos était pour augmenter des capacités à l’interieure des jeux.

Autre point qu’aborde Christopher : 

le nombre de lignes de code que l’on peut produire n’est pas important, ce qui est l’est c’est de pouvoir résoudre des problèmes qu’a la société.

Et dernier point qui vaut de l’or : 

Pensez à monétiser la valeur que vous apportez, plus que le temps que vous passez à répondre à la problématique.

Si vous résolvez une problématique à 3 millions de dollars, vous pouvez la facturer 3 millions de dollars.

Si vous mettez une journée à la résoudre, vous ne toucherez peut-être que 500 dollars… 

Il est donc préférable pour sa carrière d’être évalué à la hauteur des solutions apportées.

Si vous aussi vous souhaitez acquérir des compétences solides comme Christopher, je vous invite à consulter les témoignages vidéo du programme Vivre du Code > disponibles ici <

Inscrivez-vous à la newsletter pour ne pas manquer les prochains conseils, certains sont uniquement partagés aux abonnés motivés (et c’est gratuit).

A bientôt pour un nouvel article, 

Bonne journée et bon code !

Nicolas.

 
 
 

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